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Moi en texte

Texte : Toujours je peins. Très jeune, je pensais que le dessin était la base sur laquelle on pouvait s’en donner à la couleur, alors j’ai voulu apprendre à tout dessiner. Mes dessins sont exécutés de la main gauche, je suis gauchère, [singulière et marginale détermination cérébrale].
Adolescente, J’ai trouvé des influences au cours de mes rencontres, des dessinateurs, des peintres, des collectifs actifs, des colleurs d’affiche, des artistes, des cinéastes… et parmi eux je peins encore, préparant mes couleur. Femme gauchère, j’ai vécu la peinture de manière hédoniste, le pour soi, l’en soi et les autres. Sans faute, j’étais peintre.
Inclassables, mes images s’imposent et interrogent sans aucune provocation directe pour celui qui les regarde mais elles dérangent par leur calme apparent. J’ai pris la peinture comme la poésie, une perdition, un voyage à travers l'espace, la force existentielle du mouvement, mais aussi la plus belle chose que moi j'étais sûre de vouloir partager. Comme la poésie, elle peut se mettre en abîme. Alors, J'ai voyagé longtemps rapportant des fragments colorées, exotiques ou si proches des yeux. Ma peinture fut une odyssée et mon parcours initiatique, pour parvenir à déchiffrer l’invisible, riches de merveilleux souvenirs. Il existe des œuvres qui dorment et qui se taisent dans les réserves du patrimoine mondial et collections éparses. Elles attendent l'instant de gloire, celui de la coïncidence d’une rencontre artistique. Je souhaite participer aux actions artistiques et fournir ma part d'exercice, de repenti et plaisser ma trace. Travailler sur l’époque sans même y réfléchir. Et si, à la dérive et sans jugement, mes œuvres allaient se conservées comme dans le lac formé par la retenue de l'eau du torrent en attendant avec les autres leur passage à l'art, ne serait-ce pas le comble. Dans mon travail l’anecdote devient la substance de l’image. On peut voir de l'expressionnisme.
Dernièrement, Je propose une réflexion sur la discontinuité. Interroger l’artiste et le laisser assembler ses tableaux selon sa propre logique. C’est vrai, on peut aussi réunir mes toiles par thèmes car je travaille les sujets jusqu’à ce que j'en éprouve moins d'émotions et parfois, j’y retourne à ces sujets, des années plus tard. Je les trouve plus dynamiques et plus abordables pour le public lorsqu’elles sont, mes toiles, assemblées, les unes contre les autres, en regard l'une de l'autre. Le vécu de chacune rapproché sans le thème, selon le rythme de ma seule et secondaire perception. Création d'une nouvelle toile, plus étendue, l'ouverture sur une méta lecture. Une sorte de « bande peinte ». Personne ne connaît suffisamment mon passé tant que je suis en vie pour ne pas s’inventer une histoire qui peut le concerner. Je le répète : Il existe des œuvres qui dorment ou qui se taisent Elles attendent le moment où la coïncidence d’une direction artistique y trouvera du visible et l’offrira aux regardants pour un voyage fantastique.

Les clés du songe

Les clés du songe